mardi 20 avril 2010

Les emballages Interplast - bouteille


Qu’on travaille fort ou non, C’est toujours plaisant de boire de l’eau.

Ça l’est encore plus quand on peut la boire fraîche de cette magnifique bouteille. En plus d’être fabriquée d’aluminium recyclé et de garder l’eau au frais, elle arbore un magnifique design, réalisation du Patchwork. C’est-y pas beau, ça? Son seul désavantage, c’est que si vous n’êtes pas à l’emploi d’Interplast, vous ne pourrai pas mettre la main dessus. Par contre, si vous me donnez une quantité substancielle de contrats, je pourrai toujours vous inviter à la maison pour venir l’admirer en vrai. Vous me donnez des contrats dans les quatre chiffres, vous pourrez peut-être pouvoir la toucher!

En passant, ce jeudi, c’est la journée de la Terre. Vous allez sortir votre vélo, hein?



mardi 13 avril 2010

Le Patchwork appuie Claude Robinson


Voilà. On ne peut plus clair. J’ai fait mon don, aussi minime soit-il. Et vous?

Parce que selon moi, de dire que Cinar ont du front tout le tour de la tête est ici un euphémisme léger (je retiens mes mots ici). Parce qu’un créateur est clairement bafoué, et que dans le cas qui nous intéresse, dans l’administration de la justice, il y a clairement trop d’administration pour très très peu de justice.

Donnez, et élevez vos voix!

(Je sais que Michel Rabagliati a fait la même chose avec son personnage de Paul, l’illustration et tout. Sans vouloir copier, je veux plutôt joindre ma voix à la sienne, et à celle de milliers de créateurs d’ici qui devraient faire la même chose.)

dimanche 11 avril 2010

Granby, la Las Vegas du Nord


J’aurais aimé dire qu’on est partis sur un kick, et sur un petit buzz de sangria, au hasard de la Principale à Granby pour y photographier ce qui fait son charme et son swagger. Mais non, c’était un peu planifié. Sauf la sangria...

«Qu’est-ce qui fait le charme et le swagger de Granby, au juste?» me direz-vous. Les néons.

Venant de la Grand-ville, une ville sérieuse aux prétentions internationales, on réserve l’usage des enseignes au néon à... autre chose, disons. Le Super Sexe, les bars douteux, les crémeries et restos ludiques et familiaux. Une sorte de bonheur insouciant associé à une autre époque, qui détonne avec le cynisme ambiant et les identités graphiques sombres, simples et efficaces.

La dernière fois que j’ai vu autant de néons sur une grande artère, c’était à Las Vegas. Mais bien sûr, on n’aborde pas une ville-jouet comme Vegas de la même façon que Montréal et New York, qui se doivent d’être urbaines, grises et efficaces. Mais Vegas est un rêve, pas une ville; elle doit se vendre comme telle. Ici, à Granby? Pas de pression. Juste une ville de taille moyenne. Pas un centre administratif comme Sherbrooke. Pas d’universités, rien. Le zoo, le parc de la Yamaska pas trop loin, 12 Couche-Tard sur tout le territoire, le cégep. Trop grosse pour être champêtre (il y a le reste des Cantons pour ça), pas assez pour le reste. Pourquoi pas se péter un trip, alors?

Mis à part une section un peu plus conservatrice au niveau urbanisme (pour préserver le cachet patrimonial victorien), la Principale regorge d’enseignes lumineuses, certaines en néons assez spectaculaires. Ici, un exemple assez soft pour commencer. On peut retrouver quelques exemples comme ça en ville, quand même. Mais au niveau de la typographie, des couleurs, de la disposition, on retrouve une familiarité, un cachet. (pour faire le parallèle avec mon dernier billet, c’est ce genre de design qu’on s’efforce tant de reproduire par les temps qui courent...)


Voyez? Même l’église est affublée de néons. Faut le faire.


Ce genre d’enseignes, par contre, on n’en rencontre plus à proximité de la Ville (à part sur un certain tronçon du boulevard Taschereau). Quétaine assumé ou tout simplement signe que le monde du coin ne s’en font pas trop pour des niaiseries? D’un côté ou de l’autre, on aime ce que connotent ces géants de néon.

Chez Ben la Bédaine. Au départ un minuscule bar laitier, les agrandissements au fil du temps ont fait de cette cantine la place pour déguster une poutine dans les Cantons. Et l’enseigne est sans contredit celle qui m’a donné l’idée de faire ce petit pèlerinage photo.

Un truc que j’ai remarqué, par contre, et que je trouve vraiment dommage : les Granbyens ont un trésor de patrimoine entre leurs mains, et ils ne le savent pas. La plupart des enseignes que j’ai croisées ne fonctionnaient qu’en partie. Ils devraient établir un règlement municipal comme on retrouve à Vegas et New York pour Times Square, demandant aux proprios d’entretenir leurs enseignes...

Plumet, un autre Géant de néon. On se demandait qui gagnerait dans un combat entre lui et Trudeau. Avec Ben la bédaine qui viendrait les anéantir tous les deux...

J’aurais aimé prendre une autre photo. À quelques mètres de ce motel, il y a le camping Tropicana et son palmier lumineux totalement hal-lu-ci-nant. Malheureusement, comme la saison de camping est encore jeune et que c’est probablement la seule photo qui n’est pas sur Google, il va falloir que j’y retourne rien que pour ça...

Reste à voir ce que l’avenir réservera à tout ça. Cette particularité fait tout le charme de Granby. Le voyageur qui roule sur la 112 ne peut qu’esquisser un sourire en arrivant à Granby à la tombée de la nuit. Comme Vegas, en plein milieu du désert. En fait, pourquoi ne pas ajouter à Granby un casino et quelques chapelles de mariage, un coup parti?

Si ça vous chante, allez voir ces photos en meilleure résolution sur mon Flickr. Et comme cadeau, la photo ci-bas peut très bien servir de fond d’écran.

jeudi 8 avril 2010

Design rétro comme du fond de teint passé date...

J’ai remarqué récemment une résurgence du rétro dans le design, toutes époques confondues. L’influence Mad Men, le retour de la mode début XXe siècle, des influences très vintage... Très, très beau, tout ça. mais tout ça, c’est symptomatique de quelque chose, non? Comme si le monde s’en allait Sweet F**k All nulle part, et que le design, évidemment, doit suivre. Sauf que le design ne peut pas se permettre de réfléter ce SFA.

Qu’est-ce qu’on fait dans ce temps-là? En design graphique, on a grugé l’Helvetica jusqu’à la moelle, On a ramené le baroque romantique pour gagner du temps, Christian Audigier a repoussé les limites du mauvais goût, et maintenant, le prochain qui me fout des ?$$#*%@! de triangles de couleur au visage, je l’éviscère avec mes dents, pas de farces.

J’ai pu remarquer la même chose dans le design automobile. Dès qu’on a mis la New Beetle sur le marché, le reste de l’industrie a suivi : Ford a ramené le Thunderbird et sauvé la Mustang en lui redonnant ses lignes d’antan, au point où on disait à la blague, dans la presse spécialisée, qu’on devrait déplacer la photocopieuse du bureau du département de design. Encore ces temps-ci, quelles sont les plus belles voitures sur la route? La Mini Cooper, la Camaro ressuscitée (le monde de Boisbriand doivent chier des briques...), La Challenger, la Mustang. Toutes dans les lignes de leurs plus belles années à peu de choses près. Dans 40 ans, quelle va être la valeur d’une «voiture de collection» comme l’Elantra 2006? La Mazda6 de l’année? Une belle grosse Malibu 2008? Je me disais aussi...

Qu’est-ce qu’on fait, alors? Pas que cette vague de design n’est pas belle, au contraire. Cela dit, on sait maintenant quelle est la valeur qualitative du design des années 50 et 60 (même remis au goût du jour), on vient de se sortir d’une période de réimagination des années 80 (un gros merci à Omnikrom et Kanye West pour avoir ramené le fluo et les lunettes soleil en stores vénitiens!), il reste aux années 90 et 2000 à fermenter un peu avant qu’on connaisse leur valeur réelle (préparez-vous, un retour d’Ed Hardy vers 2029!). Mais je cherche encore l’influence des 60 dans le design des 80 et, mis à part les cheveux longs et les chemises à carreaux, ce qu’il y avait des horribles années 70 dans le grunge d’il y a 20 ans.

Signe des temps, sûrement. Nous sommes surstimulés, surinformés, et hautement cyniques envers notre époque. Les boomers qui traînent en haut de la pyramide pendant que les X macèrent dans leur jus à chiâler, juste en dessous? Le mépris du peuple pour les Autorités, sentiment qui semble réciproque? Le manque de valeurs rassembleuses? On ne s’étendra pas là-dessus, c’est plus ou moins ma tasse de thé. Mais le design en général s’en ressent. Dommage...


Extrait du magazine Uppercase. J’aime beaucoup, mais tout le design fait assez rétro. Un truc de notre temps qui aurait pu l’être aussi il y a 50 ans. Notre époque sera-t-elle empruntée aux autres?


Poisson d’avril du site Brand New, basé sur un projet réalisé à temps perdu par un designer talentueux. J’avoue que je suis loin d’être fan de la signature actuelle de Dunkin, mise à jour de la même façon que toutes les franchises commerciales au tournant du millénaire. Celle-là me fait penser un peu à A&W, qui joue la carte d’époque et qui réussit à créer une marque dans laquelle on se sent à l’aise, presque réconforté...

J’adore le design, les couleurs, ce que cet emballage dégage. Mais ça me fait tellement penser aux affiches touristiques du Canadien Pacifique, dans les années 30... (source)

Le hipster qui veut être de son temps porte des souliers dont le design date de 1917 (des Chuck Taylor), un fédora ou un melon, une écharpe qui rappelle vaguement les poètes Romantiques. Par-dessus son t-shirt des Ramones ou de Guns N' Roses, une veste ajustée qui faisait partie du bon vieux complet trois-pièces. Il bouffe des macarons (parce qu’un autre monument de la gastronomie antique, les cupcakes qui datent du début XIXe, sont déjà out, la tendance ayant franchi les ponts vers le 450). La barbe intégrale et fournie effectue un retour spectaculaire, et ça ne sera pas long que la bonne vieille cire à moustache effectue un retour. Les plus hipsters des hipsters de Brooklyn poussent la carte au max en revenant au style des années 1900. Comme dans 1900 à 1910.

Bien beau, tout ça. Bien exécuté et mis au goût du jour. Mais il y a un second degré dans tout ça. Personne dans ces temps-là ne disait «tiens, je vais styliser tout ça années 20, ça va être swell!» Ils étaient dans l’air de leur temps, et ils ont laissé un impact durable. Dans 40 ans, va-t-on vraiment vouloir préserver un «deuxième passé?», quand les musées et les livres d’histoire du design sont remplis d’œuvres originales du temps? À quand un deuxième art déco? La période «Art Nouveau Redux?»