lundi 22 février 2010

Rapports annuels et blues de février



Je suis tombé sur cet article ce midi. Un beau débat en perspective.

En gros, on y apprend que des sociétés d’état ont dépensé des sommes faramineuses pour leur rapport annuel, le tout aux frais des contribuables. Hydro, 310 000 dollars pour un rapport annuel tiré à 9000 exemplaires. La Caisse de dépôt. 212 000 pour 4435 copies d’un document de 180 pages.

Mettons les choses au clair : lors de la formation en communications graphiques, on nous donne l’exemple du rapport annuel comme le but à atteindre. Parce que les compagnies cherchent à bien paraître auprès des actionnaires, elles font habituellement appel à la crème des firmes de communications graphiques (sauf moi, mais ça ne saurait tarder!), qui peuvent habituellement se lâcher lousse un peu (on est tout de même encore dans le design corporatif), qui ont l’occasion de produire un ouvrage avec des moyens solides et une certaine ouverture d’esprit de la part du client, et surtout, un pas pire chèque au bout de tout ça. Je reviens justement d’une exposition sur le design québécois où étaient présentés quelques beaux exemples de rapports annuels. Des très belles pièces, audacieuses, agréables à l’œil.

Tant qu’on reste dans l’entreprise privée, ça ne pose pas de problèmes. Les actionnaires d’une grosse compagnie doivent effectivement jubiler de voir atterrir sur la table de conférence un ouvrage finement réalisé qui vient soutenir les chiffres qu’il contient. Même, j’adore cet exemple où une microbrasserie de Portland, qui avait connu une mauvaise année, a imprimé son rapport annuel sur du papier journal, en deux couleurs. Il y a toujours moyen de faire quelque chose d’intéressant...


Par contre, est-ce que nous, contribuables, avons besoin de dépenser tant pour un document qui existe pour rendre des comptes... à l’État, voire à nous-mêmes? Il y a en effet matière à s’interroger. Si on imposait un plafond budgétaire aux sociétés d’état pour le production de leur rapport annuel, est-ce que les agences se bousculeraient encore aux portes pour les réaliser? Est-ce que certaines sociétés comme la SAQ, qui ont une image de marque relativement relevée, souffriraient de remettre au gouvernement un rapport de 25 000$? Je serais curieux de voir. Surtout si on pense à la Caisse de dépôt, qui a perdu l’an dernier à peu près plus d’argent qu’Earl Jones a été capable d’en dépenser, et qui pourrait dépenser dans les six chiffres pour présenter tout cela dans un rapport annuel (remarquez, ils devraient faire appel à une agence de gestion de crise, cette année, au lieu d’une boîte de graphisme...)

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Le blues de février tape un peu fort, cette année, je dois vous avouer. Je suis assez occupé ces temps-ci, un gros investissement de temps dans un projet très intéressant (plus de détails début avril, quand ça sera présentable pour vrai), et une formation en démarrage d’entreprise qui m’aide à mettre bien des choses en place. Bref, beaucoup de temps dépensé dans des trucs qui ne mettent pas le caviar sur la table tout de suite.

J’ai griffonné ce truc à la pause entre deux cours, l’autre jour. Je l’ai trouvé mignon, alors je l’ai vectorisé. Ne vous inquiétez pas, tout va très bien dans ma vie à part ce besoin de vacances et de repos. Mais j’étais sur une phase de gribouillage de faucheuses mignonnes, et c’est celle qui a le mieux sorti. Ça serait beau sur un t-shirt ou des autocollants, ça...

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