Rythme et poésie...

Si on gratte un peu sous la surface polie (?) du rap commercial, on trouve des petits bijoux. On trouve un univers où le propos et le débit (les lyrics et le flow pour les profanes...) reprennent le haut du palier. Exit les gros muscles, les guns, les chars de luxe et les guidounes à poil baignant dans le champagne et les diamants. 

Je scrappe la peinture du Hummer du rap commercial avec la clé de la scène intépendante. Tout un manifeste!

J’ai commencé mon incursion dans le monde du hip-hop par Loco Locass, n’en déplaise aux puristes du genre. De là, j’ai découvert d’autres groupes comme Omnikrom (il y a déjà quelques années), Psykose Poétik, Buck 65, NulSiDécouvert, SoCalled, et surtout Gatineau. Déjà vendu inconditionnellement aux Locos, je voue une dévotion presqu’égale à la gang à Seba, une sorte de «rap de garage» catalysée sur la scène par la fougue et l’aura de rockstar du charismatique MC.

C’est ce qui m’a amené à me rendre aux soirées Rap Maudit, organisées par Seba et Khyro, ex-Attach Tatuq. Ici, on est à des années-lumière d’un clip de 50 Cent : sur la scène minuscule du Quai des Brumes, avec une batterie et une contrebasse (une vrai, grosse, en bois) en guise d’accompagnement, il ne reste que l’artiste et le public. Dieu seul sait à quel point le message passe! Et bien entendu, on ne parle pas vraiment plus de Bentleys et de putes à gros seins...

C’est lors d’une de ces soirées que j’ai connu Bleubird, un gars de la Floride de passage ici avant de partir pour Berlin. Pour un paquet de raisons, dont son flow hallucinant. J’avais déjà acheté son premier album RIP U$A, voilà que je viens de télécharger son dernier EP, Street Talk 2. J’aime...