Avant, mon travail consistait à faire coyper des arbres pour vendre des magazines qui vendaient des voitures, donc qui tuaient encore un peu plus d’arbres. Ça l’est encore, en partie. Outre la question éthique (crever de faim et ne pas faire ces magazines, ou les faire et survivre), je crois que si on enlève l’horrible et obsolète moteur à combustion de nos chars, on règle une fichue partie du problème. Il restera à régler la dimension sociale de l’automobile (culture du char, embouteillages, etc...), mais ça, c’est un autre débat.
L’auto pollue, on le sait, et pas seulement lorsqu’elle roule. Quand Minoune a roulé sa vie, il y a encore un char (!) et une barge de matériaux qui prennent le clos, loin du centre de recyclage. C’est là où Adbusters et Bagnole entre en jeu...
Blackspot — et mon pied, tu l’as vu mon pied!
La fondation Adbusters n’est pas parfaite, mais elle a ses très bons coups : la journée sans achats, la semaine sans télé ou encore la chaussure sans exploitation.
Les deux modèles de Blackspot sont fabriqués dans une usine portugaise par des employés sydiqués et gagnant un salaire décent, dans des conditions de travail décentes et respectueuses de l’environnement. La godasse elle-même est faite de toile de chanvre 100% bio et de cuir végétarien (ce qui veut dire, en gros, que les bovins ont été nourris de grain entièrement végétal, sans sous-produits animaux, et que les bucoliques boeufs doivent probablement envier leurs collègues wagyu, nourris à la bière et au saké, massés tous les jours, dans le but de finir en steak à 400 tomates dans un resto branché de New York, avec de la roquette), et avec une semelle découpée dans un pneu, tout ça dans le but avoué de botter le cul de Nike.
Je ne sais pas quels sont les chiffres de vente (et je devrais, car chaque propriétaie d’une paire de Blackspot est de facto actionnaire de la corporation), mais de mon côté, ça marche. J’ai acheté deux paires de V2 en trois ans (habituellement, une bonne paire de godasse me dure six mois...), ils m’ont suivi du fin fond des bois aux planchés de salles de conférences, avec tout le confort de cette vieille paire de pantoufles qui traîne chez vous depuis des lustres. J’ai même entendu des gens les porter comme bottes d’hiver, avec une bonne paire de chaussettes. À environ 125$ la paire, c’est un des meilleurs investissements que j’ai pu faire...
Disponibles sur le site, ou à Montréal chez Psychonaut, 154, Prince-Arthur Est.
Bagnole - Plus d’un tour (d’auto) dans le sac
Les partys de Noël servent à ça : tisser son réseau social. Au fil d’une conversation avec mes nouveaux collègues de travail au party de bureau du client, on m’a parlé de Bagnole, une petite entreprise qui fabrique des sacs à partir de pièces d’autos qui autrement retourneraient dans l’environnement pour traîner là une couple de milliers d’années à attendre que le temps passe et à faire des sudoku en broutant de la roquette (s’il en reste). Alors si, comme moi, vous voulez porter votre vieux dash en bandoulière, allez faire un tour sur le site!
Malheureusement, je ne peux pas témoigner de la qualité, mais entre vous et moi, la plupart des manufacturiers font des voitures assez solides pour résister à nos nids de poule (tsé, les stations de métro pas d’enseigne, pas de rails, pas de dépanneur asiatique et pas de guitariste...), alors j’imagine que c’est de la qualité. Et puis, c’est fait au Québec alors tant que ce n’est ps un pont, ça devrait être assez solide.
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